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gaz de schiste - Page 7

  • Coup de coeur. "Gaz de schiste, assez de lobbyisme !"

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    Corinne Lepage, photo DR

    gaz de schiste,extraction,pétroleL'ouverture du débat français sur la transition énergétique devait débuter cette semaine, le 20 novembre. Il sera décalé de quelques jours, à la demande de l'Association des maires de France (AMF) qui ouvre son congrès demain. 

    Comme par hasard, fleurissent concomitamment des articles chantant les vertus des gaz de schiste, avec, dernière cerise en date sur le gâteau, une Amérique qui redeviendrait triomphante grâce à l'exploitation de cette ressource, en prenant la place de  premier pays producteur pétroler en 2017 et en acquérant son indépendance énergétique, tout en redonnant corps à l'"American dream", eden perdu de la consommation "pétrolière". Trop "blanc" pour être vrai ? De la même façon, circulent sur le web et dans la presse, les articles dénonçant la crise de l'éolien européen, ou revenant sur les "méfaits" des éoliennes dans l'environnement.Trop "noir" pour être vrai ? Enfin, la commission des affaires économiques du Sénat vient de décider de faire procéder à de nouvelles études "sur des solutions alternatives à la fracturation hydraulique" pour l'exploration et l'exploitation des gaz de schistes, "sans qu'il soit question de revenir sur la prohibition du recours aux techniques de la fracturation hydraulique." Que faut-il en penser ?

     Une plate-forme de forage de gaz de schiste à Ray, dans le Dakota du Nord, en septembre 2010.

    Une plate-forme de forage de gaz de schiste à Ray, dans le Dakota du Nord, en septembre 2010 AFP

    Un peu de recul s'impose, avec "Gaz de schiste, assez de lobbyisme !", une tribune libre de Corinne Lepage, publiée par Le Monde. Un titre explicite et un texte incisif, comme sait les écrire l'avocate talentueuse, qu'il convient de lire afin de nourrir sa réflexion, dans le débat pour/ou contre l'exploitation gaz de schiste.

    "Gaz de schiste, assez de lobbyisme !" Corinne Lepage

    "Il serait temps que le débat devienne sérieux lorsque l'on aborde l'aspect économique et financier du gaz de schiste. Les tombereaux d'injures que déverse le géochimiste Claude Allègre ne font que caricaturer une argumentation absurde : l'exploitation du gaz de schiste relancerait la croissance française.

    Le lobby pétrolier et gazier inonde les médias de ce nouveau mythe : si on exploitait le gaz de schiste comme les Américains, la croissance reviendrait. C'est trois fois absurde. Pour une question de chronologie d'abord. Dans le meilleur des cas, pour le lobby, une exploitation pourrait voir le jour vers 2020, ce qui n'aura aucun effet sur l'atonie de l'économie française en 2012 et 2013.

    Deuxièmement, la France n'est pas les Etats-Unis. Autrement dit, les conditions physiques d'exploitation, les conditions juridiques font que les contraintes sont très différentes et, par voie de conséquence, le prix du baril ou du British Termal Unit (BTU unité d'énergie anglo-saxonne) serait sans commune mesure, peut être sans aucun intérêt au regard du prix auquel nous payons notre gaz." .../...

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    PLUS D'INFO

    • Corinne Lepage, avocate, est eurodéputée (Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe) et présidente de CAP21.
    • Climat : les Etats-Unis encadrent le gaz de schiste

    • Gaz de schiste : la tentation
    • Loi visant à interdire l'exploration et l'exploitation des mines d'hydrocarbures liquides ou gazeux par fracturation hydraulique et à abroger les permis exclusifs de recherches comportant des projets ayant recours à cette technique : Cliquer ICI

  • Fil vert. Exploitation des gaz de schiste : non, c'est non

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    Delphine Batho, le 11 juillet 2012 à Paris Photo AFP

    Le gouvernement ne reviendra pas sur l'interdiction de l'exploitation des gaz de schiste par fracturation hydraulique, a déclaré aujourd'hui la ministre de l'Ecologie,  Delphine Batho sur BFM-TV et RMC.

    La France a banni en 2011 l'usage de cette technique controversée et jugée hautement polluante, mais le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg avait laissé entendre, début juillet, vouloir  "regarder" le dossier de l'exploitation des gaz de schiste sans toutefois le rouvrir.

    Une technique aux risques de dégâts considérables sur l'environnement et la santé

    "Le gouvernement maintient clairement et nettement sa position sur l'interdiction de l'exploitation des gaz de schiste, car nulle part dans le monde il n'a été prouvé que cette exploitation pouvait se faire sans dégâts considérables sur l'environnement et avec des risques importants pour la santé"", a déclaré Delphine Batho sur BFM-TV et RMC. "Rien aujourd'hui dans l'agenda du gouvernement n'envisage de revenir sur l'interdiction de la fracture hydraulique", a-t-elle ajouté.

    Des produits chimiques dans les nappes phréatiques

    Selon elle, comme pour les associations environnementales, ce qui pose problème c'est la technique utilisée pour explorer et exploiter ce type d'énergie fossile "avec des produits chimiques qui ensuite vont dans les nappes phréatiques".La ministre de l'Ecologie a estimé qu'Arnaud Montebourg avait posé une "réflexion intellectuelle, à partir de techniques futures qui en l'état actuel des choses n'existent pas". Les défenseurs des gaz de schiste, parmi lesquels Total et GDF Suez, font valoir que leur exploitation permettrait des créations d'emplois, comme aux Etats-Unis, et rendrait la France moins dépendante du gaz importé de l'étranger. Mais le gouvernement fait valoir qu'aucun pays n'a pu prouver que cette technique était sans conséquence sur l'environnement ou la santé.

    Pour la fin des dérogations à l'interdiction de l'épandage aérien de pesticides

    Interrogée par ailleurs sur la multiplication des dérogations à l'interdiction de l'épandage aérien de pesticides, délivrées récemment entre autres dans le Sud-Ouest, la ministre a affirmé qu'"il y a déjà moins de dérogations qu'il n'y en a eues précédemment et moi je souhaite qu'il n'y en ait plus du tout".

    Stéphane Le  Foll, le ministre de l'Agriculture, a-t-elle rappelé, "a annoncé une remise à plat" du sujet. Le 30 juin dernier, le gouvernement a interdit définitivement le Cruiser OSR, un pesticide utilisé pour le colza, dont plusieurs études ont confirmé les effets néfastes sur les abeilles

    Cathy Lafon